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The Prodigy - The fat of the land (XL Recordings)

 

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Tracklist :

 

1/ Smack my bitch up

2/ Breathe

3/ Diesel power

4/ Funky shit

5/ Serial thrilla

6/ Mindfields

7/ Narayan

8/ Firestarter

9/ Climbatize

10/ Fuel my fire

 

 

 

 

Pour ceux qui étaient en hibernation ces 20 dernières années et n’ont donc jamais entendu parler de The Prodigy (communément appelé Prodigy), il s’agit d’un des groupes phares de musique électronique. Leur son, proche de la dance mais lorgnant également vers la rave, le hardcore et le rock alternatif fut plus tard baptisé Big Beat. Ils en sont les principaux étendards aux côtés des Chemical Brothers et de Fatboy Slim.

 

Liam Howlett, beau-frère d’un autre Liam pas inconnu dans le monde de la musique (Gallagher), est un grand adepte de Rave parties. Vous savez ces soirées illégales qui se déroulent dans des entrepôts miteux anglais ou des champs au fin fond de la Creuse ? Mais si, où on écoute du gros son surpuissant et où il n’est pas rare de croiser des gens qui dansent bizarrement sous l’influence de substances psychotropes ? Non, vous voyez pas ? Mais sortez de votre grotte bon dieu !

 

Bref, Liam mixait régulièrement dans ses soirées. Un beau jour, Keith Flint l’approche et lui demande s’il peut lui enregistrer quelques mixes. Pas contrariant, Liam accepte et lui refile la cassette quelques jours plus tard. Au retour d’une rave (donc surement plus bien frais le gars), Keith et son pote Leeroy Thornhill s’écoutent la fameuse cassette, sur la face B tiens juste pour voir.

Cette face B se nomme « The Prodigy », du nom du synthétiseur Moog utilisé par Liam pour son mix. Et là, les deux se prennent une tarte comme rarement dans leur vie de ravers.  Ni une ni deux, ils proposent à Liam de fonder un groupe, eux se chargeant de danser sur scène. Liam accepte, The Prodigy est né.

 

Le groupe british prend donc forme en 1990 sous la houlette de Liam Howlett (ohoh elle est fine celle-là). Ce dernier est compositeur et aussi aux claviers, Keith Flint s’empare finalement du micro et devient chanteur/danseur, Leeroy Thornhill se contente de danser (du coup ça s’entend moins sur disque). Ils seront ensuite rejoints par le MC Maxim Reality, de son vrai nom Keith Palmer (moins stylé faut dire ce qui est).

 

Le groupe sort son premier album, The experience sur le label indépendant XL Recordings. L’album très dance connaît un certain succès auprès de ce public grâce notamment aux tubes « Charly » et « Out of space » (et si vous venez souvent sur ce blog, vous voyez de quoi on parle).

 

Trois ans plus tard, deuxième album : Music for the jilted generation. Plus accessible aux non-initiés, il cartonne outre-manche et les singles « their law », « Voodoo people », « no good (start the dance) » font un malheur, plus seulement dans les raves et soirées électroniques mais aussi dans les plus grands festivals.

 

Mais Prodigy ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Ils se remettent au boulot et nous concoctent un disque qui fera leur légende.

Et là, même vous qui n’avez jamais entendu les mots Rave ni Prodigy de votre vie, ça vous cause cette pochette avec ce crabe agressif qui ne demande qu’à vous choper le doigt. Normal, on parle là d’un album qui a fait date et qui fait partie du cercle très fermé des disques de musique électronique ayant touché un public extrêmement large.

 

En un mot, c’est un disque qui donne méchamment la patate ! À commencer par le titre d’ouverture, le légendaire « smack my bitch up ». C’est pas compliqué, vous voulez faire découvrir ce qu’est la musique électronique à quelqu’un pas fan du genre, vous lui balancez ça plein tube et le mec court acheter le CD. Il ne regrettera pas. 

 

Une intro du feu de dieu, des sons de grattes saturées qui tapent fort dans les enceintes, un beat de dingo, des breaks de folie (aaah ce chant envoûtant de Shahin Badar), et vous tenez là un des morceaux ultimes de l’électro.

 

Morceau qui n’a pas mis longtemps à retourner le cerveau de milliers de personnes. Et à faire polémique à cause de ses paroles « Change my pitch up, smack my bitch up » (sample issue de « Give the Drummer Some » des Ultramagnetic MC’s) qui révoltèrent plusieurs associations féministes dont la National Organization for Woman accusant le groupe d'encourager les violences conjugales.

Même les Beastie Boys s’en étaient offusqué au festival Reading en 1998 où ils partageaient l’affiche, leur demandant de ne pas jouer ce morceau jugé trop provoquant. Rien à secouer. Non seulement, ils le jouèrent mais envoyèrent paître les Beastie publiquement. Bigre, Rock’N Roll les mecs !

« Smack my bitch up » a d’ailleurs été désigné récemment comme le morceau le plus controversé du monde. Devant « God save the Queen » des Pistols, rien que ça.  Et ce n’est pas le clip ultra trash qui allait calmer le jeu.

 

Du coup, je vous vois venir, c’est sur on ne fait pas dans la finesse, ça tabasse dur. Genre « prends ça dans les dents, on réfléchira plus tard ». C’est pas faux mais ça fait du bien par où ça passe.

 

Dans la foulée on poursuit en force avec « breathe » : un son électro de malade, des bruitages percutants, les voix pleines de rage et d’énergie punk de Keith Flint et Maxim Reality, et toujours cette rythmique parfaite qui emballe le tout. Remarquable mélange électro-rock qui dégage, tout l’art du big beat résumé en un titre.

 

Bon il faut bien le reconnaître, tous les titres ne sont pas aussi efficaces et indispensables que les deux premiers (« funky shit » est un peu facile, « serial thrilla » un poil lourdingue) mais l’ensemble est furieusement entrainant. On ne peut pas s’écouter ça tranquille dans son canapé en sirotant une grenadine, non c’est un véritable défouloir.

 

« Firestarter », premier single de l’album en est le parfait exemple. Un morceau incendiaire mené tambour battant par cette bande d’excités. Et quand le tempo redescend (brièvement) c’est pour repartir trois fois plus fort après une montée fracassante. Le répit est toujours de courte durée.

 

Néanmoins, on se laisse quand même parfois surprendre par des morceaux aux breaks planants et subtils, bien sentis, qu’on n’imaginait pas trouver là (« narayan », « climbatize »).

 

L’album s’achève sur une reprise de « Fuel my fire » des riot grrrrl L7. Une reprise tout en douceur, super apaisante… Non, je déconne, le morceau arrache tout bien évidemment, comme le reste de l’album. Le disque idéal pour réconcilier amateurs d’électro et de rock.

 

JL



23/10/2012
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