Queens of the Stone Age @ Zénith (Paris), 13/11/13
10 jours après Vista Chino, on va voir l’ancien roi du désert Josh, reconverti depuis en Elvis roux tombeur de ces dames, devenu un as de la pop avec « son » dernier brillant album Like Clockwork…
Après avoir rempli en quelques minutes le Trianon en juin dernier (on en rage encore), QOTSA investit cette fois le Zénith de Paris deux dates d’affilée. Nous ferons la première.
Comme pour perpétrer la tradition, j’arrive à la bourre, juste le temps de me laisser amadouer par l’attractif merchandising du groupe (oh le beau t-shirt) et de choper une bière hors de prix. Tant pis pour la première partie.
On claque la bise au padre situé en tribunes et on part rejoindre CB dans les tout premiers rangs (les pigistes d’Exit sont dans la place, quand vous voulez, vous pondez un article d’ailleurs hein !).
Le début du concert nous fait penser à une tournée Songs For The Deaf avec les deux premiers morceaux de l’album en ouverture : « You Think I Ain’t Worth A Dollar, But I Feel Like A Millionnaire » et « No One Knows ». Pour le moment, c’est un peu statique, on attendra pour s’enflammer (« No One Knows » en deux c’est ptet pas le plus judicieux).
Montée en puissance avec « Avon » (bien qu’encore un poil sage). Finalement, contre toute attente ou presque, c’est « My God is the Sun », énergique single du dernier album, qui nous procurera les premières montées d’adrénaline. Le morceau sonne déjà comme un classique sur scène.
Je ne comprends toujours pas pourquoi Like Clockwork divise autant. Pour ma part, il s’agit incontestablement d’un grand disque et cette date au Zénith en est la parfaite illustration. Les nouveaux titres sonnent en effet remarquablement en live. Mention spéciale au titre éponyme, superbement interprété et s’enchaînant parfaitement avec « In The Fade », un des plus beaux morceaux de ce monument qu’est Rated R.
Josh est sacrément en voix. Le bonhomme a beau arborer sa chemise de bûcheron, il rappelle aux sceptiques (y en a-t-il encore ?) qu’il est un grand chanteur capable de toutes les variations et de susciter aussi bien l’exaltation que le hérissement de poil.
QOTSA n’est plus seulement une machine de guerre (mais « Burn The Witch » ou « Little Sister » sont toujours de sacrés défouloirs), c’est aussi une usine à groove comme le prouvent la très sexy « If I Had
a Tail » qui nous laisse tout émoustillés ou la géniale « Smoth Sailing » groovy à souhait, suivie de « Make It Wit Chu » qui provoque toujours l’envie de copuler sur le champ (mais y a un peu de monde). Désormais en écoutant QOTSA, on ne pense plus uniquement à du Sabbath sous acide mais également à des David célèbres : Byrne et Bowie. Certains n’ont guère goûté que Josh se laisse
imprégner de davantage d’influences, c’est pourtant un gage de maturité et cela lui permet sur scène de varier les ambiances et atmosphères. Pour notre plus grand plaisir. Des animations sont projetées en arrière-plan et renforce, si besoin était, notre immersion.
Après ces instants de légèreté, le final fera dans le percutant histoire de laisser des traces sur les organismes. D’abord avec un « Sick, Sick, Sick » qui fracasse sa mère avant d’aller piocher dans la mortelle trilogie du début (« Mexicola », la fantastique « Better Living Through Chemistry » dans une version aventureuse étirée comme il se doit à près de 10 minutes et la toujours imparable « Go With the Flow » qui déchainera évidemment le public). Un public très réceptif mais plutôt sage dans l’ensemble, préférant entonner les riffs comme dans un stade de foot que se rentrer dans le lard. Bon.
Le rappel lui donnera l’occasion de se déchaîner comme il se doit. Après la magnifique ballade « The
Vampyre of Time and Memories » où Josh, installé au piano, nous fait fondre (je n’aurais jamais cru pouvoir succomber ainsi à un rouquin), le groupe entame ce putain de hit qu’est « Feel Good Hit Of The Summer ». Ouh yeah ! « Nicotine, Valium, Vicodin, Marijuana, Ecstasy and Alcohol… Co-co-co-cocain ». Finalement la meilleure des drogues c’est d’abord ce morceau.
Mais le final parfait se nomme forcément « A Song For The Dead ». Bon test pour Jon Teodore, succédant à des monstres comme Joey Castillo et Dave Grohl derrière les fûts. Sans atteindre la puissance herculéenne de ce dernier, il aura livré une prestation irréprochable et aura su se montrer digne de ses glorieux prédécesseurs. Mais revenons à la chanson pour les morts. Son intro de barge, son riff dément, ses breaks furieux, ses redémarrages fulgurants... Ne pas finir sur ce titre aurait été criminel. On en oublierait presque que le groupe a dédaigné jouer le meilleur titre du dernier album : « I Appear Missing » dont le rendu doit être dantesque sur scène. Tant pis, ce soir on n’a pas le droit de se plaindre. On est venu, on a vu, on a pris un sacré coup de pied au cul.
JL
Line-up : Josh Homme (guitare, chant), Troy Van Leuwen (guitare), Michael Shuman (basse), Dean Fertita (claviers), Jon Theodore (batterie).
Setlist : You Think I Ain’t Worth A Dollar, But I Feel Like A Millionnaire - No One Knows - Avon - My God is the Sun - Burn the Witch - I Sat by the Ocean - ...Like Clockwork - In the Fade - Misfit Love - If I Had a Tail - Kalopsia - Little Sister - Smooth Sailing - Make It Wit Chu - Sick, Sick, Sick - Mexicola - Better Living Through Chemistry - Go With the Flow.
Rappel : The Vampyre of Time and Memory - Feel Good Hit of the Summer - A Song for the Dead.