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Pete Doherty @ Jane Club (Paris), 27/11/13

 

 

 

 

« Pete Doherty au Jane Club mercredi soir, tu viens ?! ». Bon plan ou canular, on tente le coup…

Après la file d’attente et le vestiaire, on descend dans ce club connu pour avoir été foulé par quelques personnalités (et non des moindres), dont, Jim Morrison, Jimmy Hendrix, et Serge Gainsbourg, s’il vous plaît. « Name-dropping » à part, ça reste un club comme tant d’autres…

 

Et ce soir c’est donc le « Dorian Gray tourné à l’aigre » Pete Doherty qui est sur l’affiche. Avec lui, on s’attend à attendre, ou à partir de bonne heure, c’est selon. Ce soir ce fût la première hypothèse…

Ah pour avoir glandé, on a glandé… plus de DEUX HEURES !!!

En attendant, on a eu le droit à une version a cappella de « Hey Jude », grâce à quelques loustics qui (enfin) ont pris possession de la scène sous le nez des organisateurs débordés. À la limite Pete a plombé l’ambiance, on s’amusait bien… Car le v’là qui arrive… en nage, en imper’ et une casquette gavroche vissée sur ses cheveux gras.

 

Quel enculé sans foi ni loi ! Mais ça roule, il arrive à réconcilier toute cette foule scandalisée. Cette foule agissant parfois comme une bourgeoise flippée qui finit par tout pardonner à son homme infidèle. Le côté cyclothymique de Pete ayant fini par habituer ses fans qui n’attendent plus pour poireauter… Il ne s’excuse même plus vu que tout le monde lui pardonne, au final. En plus le mecton a soif, gonflé quand même ! Et il faut le savoir, pour Pete, les bières c’est gratos, et pour nous les sodomites passifs c’est 8€… Et les gens consomment sans broncher… incroyable !

 

Le Dandy courbe l’échine vers son micro mal réglé, et invite les gens à s’assoir, sans succès, lui ne
veut pas se lever, trop épuisé. Pete « physically ill » Doherty a donc joué assis pratiquement pendant tout le set, tel un champignon bouffi et fatigué. Et son accent tout droit descendu d’un pub londonien qui le fait ressembler à un « Damon Albarn » défoncé.

 

À deux reprises, il feindra de donner un coup de gratte vers les premiers rangs. « Gimmick rock’n’roll » ou « coup de pression épileptique », allez savoir… Puis il se calme, susurre la bouche collée au micro et ses yeux rêveurs levés vers le plafond vouté semblent voir « Lucy dans le ciel couverte de diamants ». Et les minettes qui se trémoussent...

 

Son jeu à la guitare très déséquilibré nous fait tantôt froncer, tantôt écarquiller les sourcils, car il faut l’avouer, la plupart du temps il touche juste, et arrive à créer une émotion envoyée droit dans nos cervelets. Il a beau être barré, ses suites d’accords semi-géniales, semi-ratées sont bien placées. L’Art de la fausse note ne peut être maitrisé que par les perfectionnistes ( ?). Imprévisible, il retombe toujours sur ses pattes, bousculant les codes et les standards.

 

Il fera son numéro acoustique en mêlant (sans s’emmêler) des morceaux du groupe « feu d’paille »,
The Libertines, de son groupe actuel, Babyshambles avec un « Nothing Comes to Nothing » le single du dernier album, ainsi que des titres de son album solo Grace/Wastelands, notamment « Arcady ».

Et il terminera malignement avec « The Good Old Days », « Don’t Look back into the Sun » et une reprise en guise d’hommage, « Ride into the Sun » (et ses accords chaleureux) du Velvet Underground, envoyant un clin d’œil à Lou Reed.

Pete quitte la scène et traverse la foule sain et sauf… ouf !

 

CB



04/12/2013
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