Necro - I Need Drugs (Psycho+Logical-Records)
Tracklist :
1/ the Most Sadistic
2/ Hoe Blow
3/ I Need Drugs
4/ Your Fucking Head Split
5/ You're Dead
6/ Get on Your Knees
7/ rugged Shit
8/ I'm sick of you
9/ Cockroaches
10/ Fuck you to The Track
11/ Burn the Groove to Death
12/ Underground
13/ S.T.D
14/ 9 Freestyle 4.20.2000
15/ Wnyu 89.1 X-Mas Freestyle 12/23/1999
16/ Wnyu 89.1 Freestyle 05/10/200
Ron Braunstein, alias Necro, est à la fois rappeur, producteur, réalisateur de film, l’inventeur du Death Rap et véritable businessman. Influencé par le Hard Rock et le Métal, il apprend à jouer de la guitare vers l’âge de 9 ans. Son demi frère, Ill Bill, plus âgé que lui, se lance dans le rap au début des années 90. Necro, suit donc l’exemple de son ainé et se lance dans la production d’instrus sombres et lugubres, sur lesquelles il appose un flow énervé.
A la fin des années 90, il créé son propre label Psycho+Logical-Records, après avoir produit des artistes comme Cage sur l’excellent « Agent Orange », Al Tariq, ou encore Non Phixion.
Il sort son premier album I Need drugs en 2000. Il réunit, plusieurs maxis publiés précédemment, des inédits, et des freestyles enregistrés lors d’émissions de radios. Un peu une compilation, enfin je vous rassure ça ne s’entend pas à l’écoute, les morceaux s’enchainent parfaitement et en toute cohérence.
La pochette de l’album représente un homme, seringue à la main, prêt à se piquer, il s’agit de son oncle Howie. Elle illustre parfaitement le titre de l’album, ainsi que le track du même nom, qui n’est d’autre qu’une reprise parodiée de « I Need Love » de LL Cool J, dans une version beaucoup moins glamour.
Avec des productions toujours plus dark et très efficaces, ce véritable taré nous balance ses textes hyper agressifs en pleine tronche. Ça parle de sexe (« The most Sadistic », « How Blow »), de drogue (« I Need Drugs ») de violence et de la mort (« You’re dead »). Si vous ne l’avez pas encore compris, son art consiste à choquer, à mettre mal à l’aise, et à livrer un rap hardcore qui ferait passer Eminem pour un Saint.
« I keep straining my ears to hear a sound/ Maybe someone is digging underground », sample des Bee Gees en intro à l’une des meilleures productions de l’album, la moins sombre d’ailleurs « Underground ». Il sample également le tube « You've Lost that Lovin' Feelin' » de la chanteuse de Soul, Dionne Warwick, cousine de Whitney Houston, le temps d’un « Get on your knees », embelli de gémissements féminins. Et oui Necro est aussi réalisateur de films (court métrages) dont certains sont pornographiques.
La seule déception de cet album est le titre « Cockroaches » et si les 3 freestyles qui clôturent l’œuvre, ne sont pas très agréables à l’écoute (enregistrements de mauvaise qualité), ils auront au moins l’intérêt de nous prouver le talent du MC en matière de freestyle.
Dans l’univers de Necro, on ne vit pas, on survit ou on meurt, si Charles Manson n’avait pas été en prison, il aurait surement aimé collaborer sur l’un des titres de Necro. Entre psychopathes le courant aurait pu passer.
Necro n’est pas trop du genre à piocher dans sa tirelire pour voir apparaître toute la crème de rappeurs à la mode qui font vendre des disques par leur featuring. Il se suffit à lui-même. Seul son frère Ill Bill l'accompagne sur deux titres (« The Most Sadistic » et « You’re Dead »).
Il produit, écrit, et réalise ses albums, ses rares invités sont toujours des proches, souvent signés sur son label (Goretex, Sabac Red, Mr Hyde…) Il préfère le temps d’un morceau Métal inviter ceux qui l’ont influencé, on saluera ainsi la participation du batteur Igor Cavalera (Sepultura, Cavalera Conspiracy) sur le projet The Circle of Tyrants. Ou encore des Porn Star pour faire les chœurs dans l’album The Sexorcist.
Si à l’écoute de « I Need Drugs », vous avez le sourire en coin, vous vous rassurerez surement en vous disant que Necro en fait tellement, que finalement ça devient plus drôle qu’effrayant. Mais n’est-ce pas plutôt le psychopathe qui sommeille en vous qui se réveille ? A méditer.
Même s'il y a plus de raisons de détester Necro que de l’aimer, cet album fera du bruit dans le milieu du hip hop underground New-yorkais, s’exportera très vite en dehors de ses frontières, et s’imposera comme une des références ultimes du genre. Bien qu'il soit nécessaire de commencer à écouter Necro avec I Need Drugs pour s’imprégner de l’ambiance et du personnage, les albums suivants Gory Days et Prefix for Death, méritent également le détour.
JR