Drenge - Drenge (Infectious/Pias)
Tracklist :
1/ People In Love Make Me Feel Yuck
2/ Dogmeat
3/ I Want To Break You In Half
4/ Bloodsports
5/ Backwaters
6/ Gun Crazy
7/ Face Like A Skull
8/I Don’t Want To Make Love To You
9/ Nothing
10/ Bye Bye Bao Bao
11/ Let’s Pretend
12/ Fuckabout
Un vieux cimetière délabré au premier plan, une casse au second. En voilà une pochette bien glauque ! De quoi attirer l’attention et pousser la curiosité de l’auditeur. Pour ma part je me suis laissé emballer, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. Il faut savoir prendre des risques dans la vie pour prendre des claques. Au tout premier abord, on se dit "bon encore un pseudo groupe de BritPop sans grand intérêt" mais bon on est joueur on pousse l'écoute. Puis très vite on passe à "c’est pas mal ce truc en fait !" et au bout de quelques minutes on bouge la tête, on tape du pied, et on devient accro.
Explication en détail : débarqués du nord de l’Angleterre, les deux frangins d'une vingtaine d'années a tout péter, nous proposent des morceaux déstructurés, aux guitares dégoulinantes et un chant aux apparences mielleuses, qui devient vite somptueux quand il se colle à ces mélodies fracassées.
On constate rapidement qu'ils ont pioché leurs influences aux débuts des années 90, entre Grunge et Garage. Des styles tellement surexploités qu'il est difficile de croire qu'on puisse encore y trouver un peu de fraîcheur. Pari réussi pourtant haut la main pour les deux jeunots.
Le producteur des Arctic Monkeys a eu du flair en les prenant sous son aile. Les singles de l'album "Backwaters", "Face Like a Skull" et "Bloodsports" sont bien pêchus, savants mélanges de mélodie pop et de rock vivifiant. On n'est pas déçus par le reste du contenu bien au contraire, la plupart des titres pourraient devenir autant de singles accrocheurs.
Drenge n'invente rien, les influences sont de mise. Prenons "I Don’t Want To Make Love To You", on pense forcément aux Black Keys avec des guitares légèrement plus insolentes. La ballade pop "Fuckabout" aurait pu être signée Doherty, mais là encore Drenge appose sa touche personnelle et au final on ne tombe jamais dans le plagiat. Le bordélique "Gun Crazy" au rythme survolté, part dans tout les sens pour revenir sur ses pieds le temps d’un court refrain. "Let’s Pretend" n’est pas en reste non plus. Du haut de ses 8 minutes, il offre un final endiablé.
En signant un premier album surprenant, prouvant que l'on peut encore faire du neuf avec de l’ancien, Drenge semble promis à un avenir brillant. Reste à peaufiner ce son qui est le leur, afin qu’on n'ait plus à les identifier à d’autres ou à les comparer sans arrêt.
Ce premier effort m'a totalement convaincu au point de profiter de leur passage à la Boule Noire ce week-end pour m’en mettre plein les tympans.
JR
Regardez le clip de "Bloodsports"