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Kavinsky - Outrun (Mercury)

 

 

Tracklist :

 

1/ Prelude
2/ Blizzard
3/ Protovision
4/ Odd Look
5/ Rampage
6/ Suburbia
7/ Testarossa Autodrive
8/ Nightcall
9/ Dead Cruiser
10/ Grand Canyon
11/ First Blood
12/ Roadgame
13/ Endless

 

 

 

 

Kavinsky n’est pas vraiment un petit nouveau. Bien qu’il s’agisse de son premier album, il a déjà à son actif plusieurs EP et peut être considéré comme un « nom » de la scène électro française. En plus de quelques tubes, Kavinsky a pour lui un univers visuel bien ancré, très proche des séries B avec grosses bagnoles rutilantes et autres jeux vidéos tous gyrophares dehors.

 

Concernant ce premier album, il y a un truc qu’il faut préciser. Sur les 13 morceaux qui le composent, plus de la moitié sont issus de ses premiers EP. Cet Outrun a donc des allures de best of avec quelques inédits. Une démarche qui fleure bon la fainéantise, disons-le tout net. Ceci étant, je tâcherais de ne pas lui en tenir rigueur en me concentrant uniquement sur le contenu du disque.

 

L’intro (« Prelude ») un rien grandiloquente annonce la couleur. On croirait une bande-annonce de grosse production hollywoodienne. Une voix off nous expose le pitch : Kavinsky fut percuté par une Ferrari Testarossa en 1986 et depuis il a ressuscité en zombie et vient hanter nos platines. Bon. On ne rigole pas hein !

 

De toute évidence, Kavinsky aime en foutre plein la vue. À l’image de l’imparable single de la BO de Drive « Nightcall » ou de « Testarossa Autodrive », c’est du son à écouter la nuit à fond sur l’autoroute (faites gaffe aux radars quand même, on peut vite se prendre au jeu).

 

Donc ça respire pas la finesse mais ça fait son petit effet. Sous ses airs balourds « Blizzard » parvient sans peine à nous faire bouger la tête et nul doute qu’elle fera un ravage sur les dancefloors. Tout comme le single « Protovision », efficace en diable ou « Rampage » qui rappelle l’obsédante « Stress » de Justice.

 

L’album démarre fort mais s’essouffle vite. L’ensemble est assez indigeste, la faute à un emploi à outrance de synthés saturés façon eighties. Sur deux, trois titres ça donne une touche rétro sympathique (« Odd Look », « Endless ») mais à la longue le côté kitsch reprend le dessus et on a surtout envie de foutre un grand coup de volant et finir dans le fossé. Et ce n’est pas l’exaspérant « First Blood » qui nous fera penser le contraire. Même la présence du légendaire rappeur Havoc de Mobb Deep sur « Suburbia » n’obtient pas le résultat escompté et nous laisse de marbre. On se demande même ce qu’il est allé faire dans cette galère à poser son flow sur des nappes synthétiques dégoulinantes, lui l’habitué des beats crasseux.

 

Kavinsky ne révolutionnera pas l’histoire de la musique il n’en a sans doute nullement l’intention mais il a de quoi retourner bien des boîtes de nuit et vendre des tonnes de disque, notamment aux jeunes accros au tuning et à Gran Turismo pas très regardant sur l’exigence des compositions. Ce qui n’est pas notre cas.

 

Alors oui le monsieur a du talent, c’est évident et « Nightcall » qui nous avait retourné le cerveau sur la BO de Drive est là pour le rappeler. Mais un disque c’est long et à trop vouloir foncer pleine balle dans une interminable ligne droite, Kavinsky perd ses auditeurs en cours de route. Ça manque de virages audacieux, de chicanes bien négociées.

 

Le duo de Daft Punk peut dormir sur ses quatre oreilles, il a encore une belle marge devant lui. Que dis-je une autoroute.

 

JL

 

Écoutez "Blizzard"



18/03/2013
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