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Dinosaur Jr @ Trabendo (Paris), 08/02/13

 

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Premier concert de l’année pour ma part, et pas le moins attendu. Une petite appréhension quand même car la seule fois où j’ai eu l’occasion de voir les Dino, je fus fort déçu par le son cradingue et brouillon de l’Élysée Montmartre qui m’empêcha de savourer à sa juste valeur le jeu de gratte unique de Mister Mascis.

 

Accompagné de ma douce, j’arrive au Trab’ vers 20h15 et retrouve rapidos le frérot et le pote CB. La première partie a déjà débuté et est, ma foi, assez appréciable. Mars Red Sky balance un gros son stoner, avec basses lourdes et boucles hypnotiques en option. Si j’étais une belle enflure je dirais que la voix du chanteur est un rien irritante et gâche un peu l’ensemble, mais je ne suis pas comme ça.

 

Les zicos de Dinosaur Jr se pointent à 21h01 précise. Pour ceux qui ne connaissent pas bien les membres du power trio, ils sont pas bien durs à différencier : y a un blond (J Mascis qui opère à la guitare et au chant), un brun (le bassiste Lou Barlow) et un chauve (Murph, le batteur). Derrière eux, un mur d’amplis Marshall qui a de la gueule et n’attend que les premiers accords de J pour cracher leur mère dans nos pauvres petites esgourdes.

 

Et les premiers accords seront ceux de "See It On Your Side", morceau qui clôture le dernier opus (le fantastique I Bet On Sky). Un morceau qui sonne très Neil Young et qui met dans le bain d’emblée grâce à la puissance du son et aux merveilleux solos du père J, déjà "in the zone". Premier titre, premiers poils hérissés.

 

La voix de J est un peu en retrait derrière cette déferlante de riffs électrisés mais au fil du temps le tout va à peu près s’équilibrer. On est bien loin en tout cas du son de chiotte de l’Élysée Montmartre qui avait plombé ma soirée et "l’enthousiasme" de J.

Je mets des guillemets parce que le monsieur n’est pas du genre ultra expressif, c’est même plutôt tout le contraire. Notez bien que je m’en fous pas mal, je suis pas venu voir un concert d'Henri Dès mais pour écouter de la putain de zik et de ce côté-là je suis servi.

 

La setlist est assez variée et pas moins de huit albums différents sont représentés avec au passage des gros classiques comme "The Wagon" ou "Feel The Pain" qui font toujours chaud au cœur en ces soirées glaciales.

 

Les deux bijoux qui ouvrent I Bet On Sky ("Dont Pretend You Didn’t Know" et "Watch The Corners") font honneur à leur réputation. Le riff jouissif de "Don’t Pretend…" contraste avec l’attitude et le chant nonchalant propres à J qui semble nous dire "ouais je sais que ce que je fais ça tue mais je vous le fais en me grattant le pif si je veux parce que j'ai grave la classe." Et il a pas tort le bougre.

 

Lou est à donf, par contre, secoue sa grosse touffe dans tous les sens et martyrise sa basse. Murph n’est pas en reste et tape fort sur ses toms à en perdre ses lunettes ou en péter ses baguettes.

 

Le public paraît savourer le moment présent (ou alors je ne sais pas ce qu’il lui faut) mais ne s’excite pas outre mesure, se contentant de dodeliner du chef et de remuer gentiment.

 

Lou a le droit à son petit moment de gloire en chantant "Rude", un de "ses" deux titres du dernier album, pendant que J s’éclipse derrière ses amplis, continuant de délivrer du bon riff qui tâche. Le morceau est méchamment péchu.

 

Je suis tout jouasse d’entendre "Out There" et "Start Choppin'" ("I ain’t tellin' you goodbyyyye"), deux titres du fabuleux Where You Been. Entre temps, on a aussi droit au morceau "Training Ground", issu du "very first band from J and I" dixit Lou : Deep Wound. Du gros punk hardcore joué à 2 000 à l'heure, que peu de gens de la salle devaient connaître mais qui met tout le monde d’accord.

Le concert est ponctué de nombreux moments de grâce mais le meilleur reste à venir.

 

Un bon vieux "Freak Scene" à l'ancienne déchaine les foules et déclenchera de légers pogos. Dans la continuité de la nostalgie des 80’s le groupe enchaîne avec une version extraordinaire de "Forget The Swan" (du premier album éponyme). Là, le trio lâche tout et part dans un jam mémorable, ponctué d’un interminable solo de J qui mettra tout le monde à genoux la langue pendue, en demandant encore.

 

Les trois gus nous laissent nous remettre de cet orgasme auditif et reviennent quelques minutes plus tard pour un rappel bien mérité. "Wanna hear a Cure song ?" nous demande Lou. Moi perso je dis jamais non. Ce sera "Just Like Heaven". Pas une reprise proprette bien sûr mais une version à la dino remplie de saturation et de wah-wah bien gluants. Le tout s’enchaîne en quasi medley avec "Sludgefeast" en mode bruitiste à souhait pour définitivement nous flinguer les tympans.

 

Quand on sera des vieux croutons pour de bon, on sera peut-être à moitié sourd à force de voir des concerts comme celui-ci. Mais s’il nous reste un peu de mémoire, on pourra se consoler en se disant qu’on s’est quand même bien éclatés.

 

JL

 

Line-up : J Mascis (Chant, guitare), Lou Barlow (basse) et Murph (batterie).

 

Setlist : See It On Your Side - Repulsion - The Wagon – Don’t Pretend You Didn’t Know - Watch The Corners - Crumble – Rude – Out There - Feel The Pain - Training Ground (Deep Wound) - Tarpit - Start Choppin’ - Freak Scene - Forget The Swan.

Rappel : Just Like Heaven (The Cure) – Sludgefeast.



08/02/2013
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