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Atmosphere - Seven's Travels (RhymeSayers)

 

 

Tracklist :

 

01/ History
02/ Trying To Find A Balance
03/ Bird Sings Why The Caged I Know
04/ Reflections
05/ Gotta Lotta Walls
06/ The Keys To Life vs.15 Minutes of Fame
07/ Apple
08/ Suicidegirls
09/ Jason
10/ Cats Van Bags
11/ Los Angeles
12/ Lifter Puller
13/ Shoes
14/ National Disgrace
15/ Denvemolorado
16/  Liquor Liles Cool July
17/ Good Times (Sick Pimpin')
18/ In My Continental
19/ Always Coming Back Home To You

 

 

 

 

Atmosphere est un groupe de Hip Hop originaire du Minnesota, composé actuellement du Mc Slug et du producteur Ant, depuis 1997 et la sortie de l’excellent Overcast où le MC Spawn partageait encore le mic avec Slug.

 

À cette époque aux Etats Unis, le Hip Hop est représenté très massivement par des pointures venues de l’Est (New York) et de l’ouest (Los Angeles), avec de fortes rivalités artistiques et commerciales les opposant, faisant la une des médias, ce qui laissa beaucoup d’activistes d’autres États dans l’ombre. On note un phénomène similaire en France, avec Paris et Marseille, deux villes berceaux du rap et aux multiples antagonismes.

 

Loin du Rap Game et de l’égo surdimensionné, qui avouons-le a bien failli tuer cet art, de nombreux rappeurs et producteurs ont fait leurs premières armes dans des battles ou soirées, avec le souci de respecter au mieux les valeurs et les codes de ce genre, en en poussant les limites.

 

En signant son 1er opus Overcast, précédé des mixtapes Headshots, enchaînant les concerts, Atmosphere est devenu une icône de la scène underground.

Slug très à l’aise, occupe à merveille la place de MC. Son flow incisif et fluide qu’il manie avec talent et technicité, se situe parfois à la limite du chant sur certains refrains, ou du Slam lorsqu’il ralentit la cadence.

Ant livre lui des productions plutôt minimalistes, riches en scratch, avec le bon vieux craquement des vinyles samplés, qui se veut cependant un peu lassant à la longue.

Spawn encore membre du groupe à l’époque, partage son phrasé avec Slug, avec un flow plus lent que son compère, l’alternance est du meilleur effet, et son départ sera regretté sur les opus suivants. Ce premier album, distribué par Fatbeats, est très réussi. Il recevra un très bon accueil de la critique et deviendra une œuvre majeure du Hip Hop indépendant.

 

Désormais seul au micro, Slug continue l’aventure avec le producteur Ant. Atmosphere est l’une des références du label Rhymesayers qui monte en puissance après avoir signé des artistes de qualité tels Brother Ali, Aesop Rock, Blueprint ou encore le regretté Eyedea.

 

Ant sera même à la production du 1er album de Brother Ali, Shadow on the Sun, publié en 2003. Un déclic pour le producteur qui offre des instrumentaux au jeune MC beaucoup plus riches et moins minimalistes que par le passé. Entre temps, Atmosphere a sorti deux opus majeurs Lucy Ford :The Atmosphere Ep’s en 2000 et God Loves Ugly deux ans plus tard. Toujours approuvés par la critique, ils attirent également un public plus large, passant de l’ombre à la lumière. Le Minnesota à enfin un représentant du Hip Hop à son actif.

 

S'il ne manquait qu’une chose à Atmosphere, c’était des productions plus profondes, plus variées, un vœu exaucé en 2003 à la sortie de Seven’s Travels, assurément l’album de la maturité pour le crew.

 

Toujours sur le label co-fondé par Slug, RhymeSayers, la distribution de ce dernier se fait par le biais d’un autre label : Epitaph, habituellement spécialisé dans le Punk rock. Il fut fondé par Brett Gurewitz ; guitariste de Bad Religion, et signe au milieu des années 90 des groupes comme Offspring (qui vendra à 11 millions d’exemplaires l’album Smash), ou encore NOFX et Rancid.

 

Avec une telle renommée, cela assure à Atmosphere une meilleure exposition et une distribution plus large de son album au-delà des frontières des Etats-Unis et par le biais de grands magasins spécialisés. Un choix judicieux et une ouverture à l’internationale bien méritée.

 

Rentrons dans le vif du sujet,  et explorons le contenu de ce Seven’s Travels.

Après une intro jazzy, sans grand intérêt, où Slug glisse quelques paroles, place à un titre qui deviendra l’un des grands classiques du rap underground « Trying to Find a Balance ». 10 ans après toujours aussi efficace à l’écoute. Synergie parfaite, l’instru est une pure merveille, un riff de guitare acoustique qui revient en boucle, Slug commence lentement en slamant, avant que les percussions et basses retentissent. Il monte ensuite le ton et accélère son phrasé, jusqu’au refrain où il se met presque à chanter, pour reprendre de plus belle sur le couplet suivant.

 

Avec un si bon départ on espère que la suite sera à la hauteur. On change d’humeur au fur et à mesure de ce Seven’s Travels, « The Keys to life vs 15 minutes », sur un ton plus funky, démontre l’aisance grandissante de Ant qui utilise un panel plus large de sample et explore de nouveaux horizons musicaux, et Slug semble se donner à cœur joie d’apposer son flow sur des productions plus variées que dans le passé.

 

Place à l'Abstract hip hop, très exploité chez leurs confrères de Definitive Jux (gouverné par le rappeur/ producteur El-P), sur le titre « Can Van Bags », où intervient le seul featuring de l’album, le rappeur albinos Brother Ali, le morceau est assez difficile d’accès et demande plusieurs écoute avant de se révéler pleinement.

 

L’écriture de Slug est très personnelle, il parle de ses relations foireuses avec les filles « Shoes », sans se soucier du ridicule, il exprime ses regrets, sa vision de la vie. Il prend sa plus belle plume sur le calme et rempli d’émotion « Lifter Puller ».

 

On n'est pas au bout de nos surprises, après quelques interludes sans intérêt (« SuicideGirls », « Jason »), des titres comme « Denvemolorado », montrent bien que le duo est au top de sa forme et de sa créativité. La technicité du flow de Slug lui permet de s’adapter aux instrus très éclectiques de Ant.

 

Parmi les morceaux qui sortent du lot, et qui valent vraiment le détour, on a déjà cité l’excellent « Trying to find a Balance », s’ajoute « National Disgrace », une boucle de guitare de nouveau et un sifflement viennent donner une énergie positive et très agréable, Slug y pose encore une fois de la meilleure manière.

 

Histoire de ne pas bâcler le travail, une perle clôture ce Seven’s Travels, « Always Coming Back To »,  qui s’étend sur près de 10 minutes (en 2 parties), véritable pamphlet du MC, où il montre tout ce qu’il sait faire avec sa voix : du rap en changeant d’intonation et de vitesse, au chant bien maîtrisé du refrain.

 

Seven’s Travels est une oeuvre indispensable pour tout amateur de Hip Hop. Atmosphere est une valeur sûre dans ce domaine, loin des clichés et des grosses productions mis en avant dans les médias. Le réalisme et le perfectionnisme de Slug font de lui un des MC les plus remarquables et respectables de la scène indépendante. Grâce à ses collaborations avec d’autres artistes et une expérience grandissante, Ant a étendu son savoir-faire et signe des productions très réussies sur cet opus.

 

Atmosphere ne s'est pas arrêté en si bon chemin, continuant de fournir de bonnes galettes, en particulier la dernière en date The Family Sign qui vient s’ajouter à une discographie très riche et que je conseille vivement.

 

JR

 

Écoutez "Trying To Find A Balance"



24/01/2013
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