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U2 - The Joshua tree (Island Records)

 

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Tracklist :

 

1/ Where the streets have no name

2/ I still haven't found what I'm looking for

3/ With or without you

4/ Bullet the blue sky

5/ Running to stand still

6/ Red hill mining town

7/ In god's country

8/ Trip through your wires

9/ One tree hill

10/ Exit

11/ Mothers of the disappeared

 

 

 


En 1987, lorsque sort l'album The Joshua Tree, U2 groupe irlandais composé de Paul Hewson alias Bono au chant, David Evans alias the edge aux guitares et claviers, Adam Clayton à la basse et Larry Mullen Junior à la batterie, n'est pas encore le groupe énormissime qu'il va devenir subitement, remplissant stades et arènes du monde entier. Les nouveaux Rolling Stones en quelque sorte.

 

Les trois premiers albums produits par Steve Lillywhite, et surtout le fameux War, album de la consécration, avec l’explosion médiatique et le virage politique du Groupe (qui deviendra un de ses credo), qui contient quelques pépites telles que "new years day", "sunday bloody sunday", "40", ont élevé le gang de Dublin comme groupe phare du "rock héroique" du début des années 80.

 

Avec l'album suivant The unforgettable fire, U2 prend alors un virage, en embauchant Brian Eno comme producteur. Brian Eno, ex-musicien de Roxy Music, et producteur, notamment de la trilogie berlinoise de David Bowie, et des albums de Talking Heads, est très éloigné à l'époque de la musique de U2. Mais Brian Eno est un artiste qui n'hésite pas à s'exposer et s'investir dans des projets éloignés de sa culture musicale.

Bien sûr, il sait qu'avec U2, il ne prend pas de risque, mais il veut modifier leur paysage sonore. L'album sonne plus mature, propose moins d’énergie brute que sur les premiers disques. Il offre plus de cohérence sonore également, et la rythmique Clayton-Mullen est mise en avant, contrairement aux albums précédents qui étaient toutes guitares dehors.  

Avec ce disque, qui est un très gros succès en Europe et aux USA, avec notamment certains titres comme « MLK » et « in the name of love », Eno a pris ses marques avec le groupe, et il sait qu’il peut les amener loin. Ce sera Joshua Tree.


Le nouvel album de U2 sort en mars 1987, il sera très vite un carton phénoménal (28 millions d’album vendus), et un changement d'ère et d’aura pour le Groupe.

Les compositions de l'album sont très différentes des disques précédents, mettant en avant une nouvelle maturité musicale et l'amour du Groupe pour la musique américaine. Joshua tree reste à ce jour le plus grand succès de U2, et un des disques les plus vendus dans l'histoire de la Rock Music.

 

Sur la photo de couverture, belle photo noir et blanc d’Anton Corbijn (celui-là même qui réalisera Control, film sur Joy Division), les quatre larrons sont dans le désert américain, seul Bono de profil. La photo verso est un superbe Arbre de Joshua, comme on peut en voir partout dans les déserts américains. L’album est dédicacé à Greg Carroll, un de leurs potes roadies récemment disparu.

 

L'album s'ouvre sur une longue intro au clavier, suivi d'un chapelet de notes de guitares, enchaîné d'un implacable ensemble guitare, basse, batterie, avant que Bono ne clame « I want to run, I want to hide, where the streets have no name ». Quelle ouverture, qui lance le disque vers des sommets que le groupe n'a jamais tutoyés.

 

Suit « I still havent found what I'm looking for », chanson d'inspiration, a priori religieuse, portée par un superbe son de gratte bluesy, et les percussions de Larry Mullen. Lors de la réalisation du film The rattle and hum, ce morceau sera d'ailleurs ré-enregistré dans une église, avec une chorale gospel, donnant un vrai sens religieux au titre.

 

Le troisième titre de l'album, est une magnifique ballade, chant d'amour universel, une des plus belles chansons de U2, et l'une de mes chansons préférées tout court. Mélodie implacable, le chant fiévreux et possédé de Bono fait merveille. Encore une fois guitare et section rythmique à l'unisson. La montée finale portée par Bono et les musiciens du Groupe file les frissons. « With or without you »  EST le classique de U2, entendu mille fois, dans les fêtes (le slow par excellence), lors d’évènements joyeux ou tristes, il porte de multiples symboles. Le genre que tout le monde reconnait dès les premières notes. Devenu classique et intemporel. La classe !

 

« Bullet the blue sky », chant guerrier, grosse basse-batterie, et The edge qui dégaine sa guitare fusil et rend hommage à Hendrix et son interprétation inoubliable du « Star Spangled Banner » lors du festival de Woodstock. Fantastique morceau qui pulse méchamment. Après l’amour, la guerre et retour aux chants politiques. Bono déclame, plus qu’il ne chante, son opposition à l’impérialisme américain.

 

Ouf, besoin de souffler après cette grosse claque. Alors ils enchainent avec une superbe ballade (« Running to stand still ») d’inspiration folk, harmonica et guitare très cool. On pense à certains titres de Neil Young. Décidément tout y passe. Et les morceaux classieux défilent.

 

« Red Hill mining Town », « in god’s country » et « trip through your wires », exploitent la veine folk-rock. U2 est devenu un groupe américain, en tout cas, très inspiré par cette musique, qui par le passé avait touché de nombreux groupes anglais (Stones en tête). Interprétation sans faille, il déroule en totale maîtrise et démontrera durant les long mois de la tournée qui va suivre, que ces titres font mouche en public.

 

Encore une fois, superbe intro à la guitare, qui amène doucement le jeu tout en souplesse de Mullen, sur le titre suivant « One tree hill ». Et Bono qui honore la mémoire d’un pote disparu (Greg Carroll) ainsi que l’activiste chilien Victor Jara. De facture classique pour le groupe avec une lente montée jusqu’à l’envolée finale. Les grands morceaux s’enchainent et deviendront la plupart des classiques du répertoire du groupe.

 

« Exit », pas encore la sortie, mais encore un superbe morceau. Histoire d’un mec qui bascule vers la violence, car incapable de décrypter la force de l’amour. Bono n’est pas encore totalement tombé dans la bondieuserie mais multiplie les messages pacifiques. Musique puissante sur ce titre, et The Edge, qui décidément n’a jamais si bien joué, se lâche et porte le morceau au bout de sa six cordes.

 

Enfin, « Mothers of the disappeared », est encore un message d’amour, et un hommage poignant aux disparus de la révolution argentine. Cette chanson est interprétée régulièrement par le groupe lorsqu’il joue en Amérique latine, et bien entendu en Argentine, où il génère énormément d’émotion. 

 

Avec Joshua tree, U2 entrait au panthéon du Rock. Avec un des disques les plus vendus dans l’histoire, quelques titres passés à la postérité, dont bien entendu « with or without you ». U2 n’atteindra plus jamais un tel moment de grâce, même s’ils sortiront encore au moins un très grand disque quelques années plus tard avec « Achtung Baby » et quelques pépites éparpillées sur d’autres albums.

 

Lors de la tournée qui s’ensuivit, le réalisateur américain Phil Joanou, filmera extraits de concerts, répétitions, enregistrements de nouveaux titres, et moments insolites qui constitueront le film Rattle and Hum. La bande-son du film sera l’album successeur de Joshua Tree.

 

El Padre

 

 



28/10/2012
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